Home / Centre des médias / Déclaration publique sur la chiropratique et les soins pédiatriques au Canada

Déclaration publique sur la chiropratique et les soins pédiatriques au Canada

Énoncé de l’ACC concernant l’article « ‘This. Hurts. Babies’: Doctors alarmed at weekend course teaching chiropractors how to adjust newborn spines », par Sharon Kirkey du National Post, publié le 2 juillet 2019

Le récent article intitulé ‘This. Hurts. Babies’: Doctors alarmed at weekend course teaching chiropractors how to adjust newborn spines (Des médecins sont alarmés par un cours montrant aux chiropraticiens à manipuler la colonne vertébrale de nouveau-nés), rédigé par Sharon Kirkey et publié dans le National Post le 2 juillet 2019, et la vidéo connexe induisent les Canadiens en erreur sur la valeur et la pratique des soins chiropratiques.

Des millions de Canadiens de tous âges consultent en chiropratique tous les ans et il existe de plus en plus de preuves scientifiques démontrant la valeur de la chiropratique dans le traitement des affections et des troubles liés aux systèmes musculaire, squelettique et nerveux. Les traitements chiropratiques peuvent soulager efficacement la douleur, rétablir la mobilité et les fonctions et améliorer la santé de tous les Canadiens, y compris celle des enfants.

Si Daniel David Palmer est considéré comme le fondateur de la chiropratique, la profession – comme d’autres domaines du système de santé traditionnel – a évolué et s’appuie de plus en plus sur des soins fondés sur des données probantes et axés sur le patient.

Nous accordons le bénéfice du doute à Mme Kirkey et présumons qu’elle ne connaît pas l’étendue du programme d’études dispensé dans les deux collèges de chiropratique du Canada.

Nous reconnaissons également qu’un cours de formation continue de 12 heures est insuffisant pour former de prétendus experts – dans le domaine de la chiropratique pédiatrique ou dans tout autre domaine. Comme nous n’avons aucune affiliation avec le fournisseur du cours, nous ne pouvons pas commenter la qualité de la formation ni ses enseignements. Et l’affirmation selon laquelle la plupart des nouveau-nés ont besoin d’un ajustement de la colonne vertébrale pour débloquer l’interférence du système nerveux causée par le traumatisme du passage par le canal génital, mentionnée dans l’article, n’est pas appuyée par les preuves scientifiques actuelles.

Les cours de formation continue sont courants dans toutes les professions du domaine de la santé. Ils donnent aux praticiens l’occasion de se renseigner sur les données probantes, les lignes directrices et les pratiques exemplaires les plus récentes, et visent à améliorer les soins aux patients et leurs résultats. Cependant, dans le cas des chiropraticiens, les cours de formation continue ne sont pas leur première introduction à la pédiatrie.

Bien qu’il n’existe aucune spécialisation pédiatrique reconnue en chiropratique au Canada, la pédiatrie et les soins prénataux font partie intégrante du programme d’études de quatre ans en chiropratique, qui comprend des sujets pertinents comme l’embryologie, la génétique, les anomalies congénitales et de développement, la maturation du système squelettique, etc. Les étudiants suivent également plus de 50 heures de cours en diagnostic et gestion pédiatriques et en soins prénataux, suivies d’un stage obligatoire d’un an au cours duquel ils s’occupent de patients de tous âges sous la supervision d’un chiropraticien expérimenté.

Les étudiants en chiropratique doivent également subir une série d’examens portant sur les compétences cliniques, notamment en pédiatrie. Ces examens sont administrés par le Conseil canadien des examens chiropratiques, et les étudiants doivent les réussir avant d’obtenir leur permis d’exercice. Le traitement des patients pédiatriques fait partie des soins chiropratiques au Canada, qui sont supervisés par les organismes de réglementation provinciaux. Ces organismes de réglementation sont chargés de protéger l’intérêt public.

La chiropratique n’est pas simplement la technique des ajustements ou des manipulations, même si cette idée fausse est répandue. Les chiropraticiens utilisent un éventail de techniques, d’interventions complémentaires et de conseils dans la prestation de soins complets aux patients. En tant que professionnels de la santé complémentaires, les chiropraticiens travaillent également en collaboration avec un éventail d’autres fournisseurs de soins de santé en utilisant une approche collaborative pour gérer conjointement les soins et fournir des conseils et des références dans l’intérêt supérieur du patient.

Les chiropraticiens se font un devoir de mettre la sécurité de leurs patients au premier plan. Cela est particulièrement vrai pour les patients pédiatriques. Dans le traitement des nourrissons et des enfants, les chiropraticiens suivent les meilleures pratiques, ce qui comprend la modification des techniques et de la force appliquée pour répondre aux besoins et assurer le confort de l’enfant.1,2

L’expertise chiropratique dans le domaine musculosquelettique ne provient pas seulement des sept années intensives de formation postsecondaire et des nombreuses heures de pratique. Elle repose également sur des études de plus en plus poussées et diversifiées. Depuis 1976, la Fondation canadienne pour la recherche en chiropratique (FCRC) finance la recherche en chiropratique afin de découvrir les meilleurs traitements fondés sur des données probantes pour les patients souffrant de douleurs et d’incapacités causées par un dysfonctionnement et une affection de la colonne vertébrale.

La recherche en chiropratique fournit les données scientifiques sur lesquelles se fondent les pratiques et traitements exemplaires centrés sur le patient, ce que l’ensemble des professions de la santé désigne comme un traitement « éprouvé ». On trouve au Canada une communauté dynamique de chercheurs en chiropratique qui collaborent activement à des études interprofessionnelles et qui démontrent les fondements scientifiques du recours au traitement chiropratique pour traiter des troubles et blessures musculosquelettiques.

Les connaissances issues de la recherche permettent aux chiropraticiens de prodiguer des traitements sûrs et scientifiquement éprouvés et de faire profiter leurs patients des techniques de pointe les plus à jour. La recherche chiropratique renseigne aussi les autres professionnels de la santé qui collaborent avec les chiropraticiens dans la prestation de traitements musculosquelettiques de qualité.

Les données disponibles concernant le traitement chiropratique pédiatrique s’appuient largement sur des études interprofessionnelles et internationales. Elles indiquent que des résultats modérément positifs ou favorables sont obtenus dans les populations pédiatriques.

Bien que les données probantes sur les affections pédiatriques soient limitées, la recherche dans ce domaine se poursuit et prend de l’ampleur. Comme dans d’autres professions de la santé, les processus et les défis liés à l‘application, dans la pratique, d’un ensemble de données probantes de plus en plus étoffé constituent un enjeu qui concerne l’ensemble du système de santé, pas seulement la chiropratique; c’est d’ailleurs un enjeu que la profession chiropratique et les enseignants prennent au sérieux.

L’Association chiropratique canadienne (ACC) est l’association nationale volontaire qui représente les docteurs en chiropratique agréés au Canada. Les chiropraticiens évaluent, diagnostiquent, traitent et préviennent les problèmes biomécaniques de nature musculaire, squelettique et nerveuse. Environ 4,5 millions de Canadiens consultent en chiropratique tous les ans. Au nom de ses membres et de leurs patients, l’ACC défend la qualité et l’accessibilité des soins chiropratiques au Canada, ainsi que l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience du système de santé.

Les médias sont priés de contacter :

Tari Stork
Directeur des affaires publiques
Association chiropratique canadienne
905-868-9188


1 Hawk C, Schneider MJ, Vallone S, Hewitt EG : Best practices for chiropractic care of children: a consensus update. J Manipulative Physiol Ther. 2016, 39(3):158-168. https://www.jmptonline.org/article/S0161-4754(16)00062-2/pdf

2 Angela J. Todd, Matthew T. Carroll, et coll., Adverse Events due to chiropractic and other Manual Therapies for Infants and Children: A Review of the Literature, Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, Novembre/décembre 2015.